12. L’hirsutisme
Voici une explication médicale sur l’hirsutisme et l’hypertrichose.
Les hyperpilosités définissent les états dans lesquels il existe un excès de poils corporels. Il est cependant capital de différencier hirsutisme et hypertrichose.
L’hirsutisme
Il s’agit de l’existence d’une pilosité dans les zones normalement glabres chez la femme : la face, la poitrine, la ligne ombilico-pubienne, les faces internes des cuisses, mais aussi les fesses, les épaules, le dos, les autres parties des membres. La topographie est dite « masculine ». Cette pilosité dépend de l’action des hormones mâles ou androgènes dans les cellules de la peau qui contrôlent la pousse du poil.
L’hypertrichose
Elle correspond simplement à une pilosité excessive dans des territoires cutanés qui ne dépendent pas de l’action des androgènes. Il s’agit d’une pilosité sans caractère masculin, de l’ensemble du corps ou des membres seulement (en particulier des jambes, des avant bras). Ces hypertrichoses ont un caractère ethnique, souvent familial. L’hirsutisme répond bien à un traitement hormonal. En revanche, il n’y a pas à envisager de traitement hormonal en cas d’hypertrichose. Il n’y a pas non plus d’examens complémentaires à effectuer en cas d’hypertrichose. En cas d’hirsutisme, au contraire, il est nécessaire d’envisager avant toute prise en charge thérapeutique une exploration endocrinienne.
D’autres infos médicales venant du site gyneweb
On désigne par hirsutisme tout excès de pilosité chez la femme. En fait, I’hirsutisme ne représente, au sens strict, que l’un des trois degrés de l’hyperpilosité féminine; on distingue en effet, par importance croissante: L’hypertrichose simple: exagération de la pousse pileuse dans les régions normalement pileuses chez la femme;
L’hirsutisme proprement dit: apparition d’une pilosité dans des zones normalement glabres chez la femme, faite de poils dits » testoïdes « , car épais et drus; lorsque cette pilosité devient importante au point d’évoquer la pilosité masculine, on parle de virilisme pilaire;
Le virilisme enfin, qui associe au virilisme pilaire d’autres signes de masculinisation de l’organisme féminin.
Nous envisagerons, en fait, dans ce chapitre, toutes les exagérations de la pilosité féminine, quel qu’en soit le degré, car elles posent les mêmes problèmes.
Le plus souvent sans gravité en elle-même, cette anomalie est, en général, très vivement ressentie par la femme qui en est atteinte, tant pour des raisons symboliques qu’esthétiques; c’est pourquoi certaines patientes sont prêtes à tout pour en être débarrassées.
Pour le médecin, le problème se pose différemment: cette anomalie estelle ou non l’expression d’un désordre endocrinien ? Et, dans les deux cas, que proposer à cette femme ?
On peut évaluer le score de l’hirsutisme selon un tableau très clair, c’est-à-dire, attribuer des points à chaque zone poilue et en fonction de la quantité de points additionnés, on peut constater un hirsutisme léger, modéré ou sévère.
J’ai posté un sujet concernant l’hirsutisme sur le forum de Miel
Je vous invite à le lire pour comprendre la souffrance des femmes atteintes par cette maladie. Il est parfois question de suicide, tellement la vie de certaines femmes ressemble à un enfer, dans notre civilisation pilophobe. Alors qu’en Afrique, elles seraient probablement vénérées.
27. Pilosité et animalité
C’est bien le seul domaine sur lequel certains partisans de l’épilation et d’autres des femmes naturelles sont d’accord. Les premiers pour s’en affranchir, les seconds pour la revendiquer.
Il faut se plonger dans l’histoire pour comprendre d’où vient cette prétendue animalité des poils.
C’est parce qu’on s’arrêtait aux apparences à l’époque que les poils de l’humain faisaient penser à l’animal. C’était une interprétation erronée de la fonction de la pilosité alors que depuis quelques dizaines d’années, on a compris le rôle physiologique de contrôle de la transpiration des poils aux aisselles, par exemple. C’est comme pour les croyances médicales. Pendant des siècles, on a cru que les humains avaient des humeurs et que c’était un dérèglement de ces humeurs qui expliquaient les maladies (d’où l’expression « mauvaise humeur »). Entre-temps, les scientifiques ont expliqué que ce n’était pas possible mais pour les poils, les gens restent accrochés à cette idée « animale » qui est absolument aberrante. Dire au 21ème siècle qu’un homme poilu (ou une femme poilue) ressemble à un singe est aussi absurde que de dire aujourd’hui qu’on tombe malade à cause de la bile ou de l’atrabile.
On remarquera d’ailleurs que chez les anciens Grecs, cette animalité ne dérange que si c’est sur le corps d’une femme, preuve de l’ineptie de l’argument.
Je remets le passage déjà cité de Zwang, dans son livre « le sexe de la femme », paru en 1979.
Dans un chapitre particulièrement odieux du livre qu’il a eu le front d’appeler L’Erotisme, Bataille explicite la joie sadique qu’éprouvent ceux qui lui ressemblent à dénuder, dévoiler les parties pileuses de la femme et à lui faire honte de cette animale pilosité. Animale… si l’on veut, car si Bataille n’avait pas été un parfait ignorant en zoologie (comme en paléontologie) il aurait su que la vulve des quadrupèdes et même des anthropoïdes est glabre. Le poil vénusien et vulvaire est un ornement spécifiquement humain, spécifiquement féminin.
En 1986, Marc-Alain Descamps parlait dans son livre L’invention du corps du rejet de « l’animalité » comme une des causes de l’épilation.
Par opposition à l’animal. Malgré ce qu’en dit Desmond Morris, I’homme n’est pas du tout un singe nu ; il a des poils partout, sauf sur la paume des mains et la plante des pieds. Mais il cherche à effacer l’ignominie de son passé animal, et encore plus la femme. Il est notable qu’à l’instar des animaux, on puisse utiliser le terme de mâle pour l’homme (ce qui le flatte), mais pas de femelle pour la femme (ce qui la blesse mortellement). Les poils qui évoquent le plus l’animal sont ceux du pubis, puisqu’on parle de toison pubienne. Et il faut bien noter que cela a été gommé durant toute notre civilisation. Depuis les Grecs, les hommes ont toujours aimé représenter le corps de la femme en peinture ou en sculpture, mais jamais ils ne l’ont représenté telle qu’elle est en vérité avec sa toison pubienne. Il y a eu une censure universelle et unanime. Et l’humanité s’est donc inventé un modèle idéal de la femme, complètement irréel. Le plus curieux est que cette toison pubienne qui lui fait si horreur, car elle évoque l’animal, n’existe chez aucune espèce animale. Personne ne semble jusqu’à maintenant avoir fait la remarque que les animaux ont des poils partout, sauf justement là où en a l’homme. Les poils humains ne sont donc pas des vestiges de la toison animale, mais des productions plus récentes. Les animaux ont des poils sur la tête, sur le dos, le long de la colonne vertébrale, sur les pattes parfois. Mais jamais ils n’ont de poils au pubis, au périnée, aux aisselles ou sur les seins, même pas une seule espèce de singes, qui sont pourtant les plus proches de l’homme. Au contraire des animaux, les poils humains semblent n’avoir aucun rôle protecteur. Ils apparaissent dans les creux et les zones de transpiration, et semblent avoir pour seul rôle de retenir et d’amplifier les odeurs sexuelles. De même, on tient les poils pour frustes, sauvages, négligés, mais curieusement, c’est l’homme blanc qui est poilu comme un singe (à l’inverse plus exactement), pas l’homme noir ou jaune qui est presque entièrement glabre. Et précisément tous les Blancs, même les Aborigènes australiens ou les Ainous des îles japonaises. Personne ne peut dire encore pourquoi.
Le paléoanthropologue Pascal Picq explique au début du documentaire « Sa Majesté le Poil » (2011) que les poils humains ne sont absolument pas un résidu animal mais sont apparus en fonction de l’évolution.
Donc pour moi, l’argument « animalité » ne tient pas la route une seconde. Tant qu’on y est, on peut s’enlever les membres inférieurs parce que les animaux en ont aussi. Où arrêter de faire l’amour en levrette car beaucoup d’animaux qui s’accouplent le font dans cette position. C’est curieux mais je n’ai encore jamais entendu un fana de l’épilation dire qu’il n’aimait pas cette position sexuelle car ça lui rappelle l’accouplement de deux chiens. Plus sérieusement, ce qui distingue l’animal de l’homme, c’est la capacité de l’humain à raisonner, à ressentir des émotions, de l’empathie, pas besoin de chercher de pseudo-raisons corporelles.