11. L’attrait pour les corps glabres
Je veux une fente vierge et glabre.
Cette phrase terrible a été prononcée par Michel Fourniret, pédocriminel et assassin. Dutroux a dit quelque chose de similaire, dans les années 90. Quand on demande aux pédophiles pourquoi ils s’intéressent aux fillettes, la plupart disent être dégoûtés du corps des femmes, entre autres à cause des poils ! Bien souvent, ils ont une partenaire sexuelle adulte (voir Dutroux, Fourniret) mais préfèrent un corps impubère. D’où la question qu’on peut se poser sur l’attrait de certains hommes pour des femmes au corps lisse.
Il serait injuste d’accuser de pédophilie les hommes préférant un pubis épilé. Mais malheureusement, beaucoup d’hommes exigent que leur compagne s’épile intégralement et dans ce cas précis, je m’interroge sur l’équilibre mental de gens exigeant que leur partenaire soit lisse comme un enfant.
Il n’y a que les fillettes et les poupées qui n’ont pas de poils. Vouloir qu’une femme ressemble à une fillette ou à une poupée, ça ne me paraît pas très sain.
Je suis persuadé que des hommes fragiles, à force de voir partout des femmes adultes épilées dans les films X, ont franchi le pas en s’en prenant à des fillettes impubères. Ce n’est donc pas seulement un problème pour les femmes mais aussi, pour les fillettes. Certes, la pédophilie a toujours existé mais on connaît le pouvoir des images sur l’inconscient des gens. Faudra-t-il qu’un pédophile dise être passé à l’acte parce qu’il voit partout des femmes au pubis épilé pour qu’on prenne conscience du danger de cette médiatisation pour les petites filles ? Il est temps de responsabiliser les gens qui nous imposent des images d’infantilisation.
J’ai évoqué plusieurs fois cette phrase de Fourniret sur des sites de sexualité et d’épilation et les réactions ont été presque chaque fois virulentes, j’ai même été insulté.
Or, je posais la question suivante
La prochaine fois qu’un homme me dira qu’il est excité par un pubis féminin épilé, je lui dirai « ça te fait quoi de partager le fantasme de Fourniret ? ».
Certes, la phrase peut être considérée comme provocatrice mais c’est volontaire. En fait, c’est dans l’inconscient que le fantasme est pédophile, je suis certain que la plupart des fanas des pubis épilés n’ont pas de pulsion pédophile. Mais il faut rappeler que la pédophilie et l’inceste ont été des pratiques courantes pendant des siècles, les hommes seraient donc imprégnés par atavisme de cette « habitude » de fantasmer sur un corps impubère. La vue du corps sexué leur fait peur, le corps épilé les rassure car n’est pas une menace pour leur autorité de mâle.
Je précise que ce n’est pas mon point de vue personnel mais celui de nombreux sexologues, psys et sociologues. Je pense que les réactions virulentes à mes propos dénotent un problème. En effet, si l’on me disait « ne seriez-vous pas fétichiste ? », je ne vais pas m’énerver, je vais expliquer en quoi le fétichisme ne peut concerner la PF. Donc, ceux qui m’ont insulté auraient peut-être dû réfléchir au lieu de se précipiter sur leur clavier. La violence est un aveu de faiblesse, qu’elle soit physique, verbale ou même virtuelle.
A la décharge des jeunes hommes nés dans les années 1980, ils n’ont bien souvent jamais vu de femmes avec des poils aux aisselles et pour le pubis, ils n’en ont vu que dans des films mais pas dans la vraie vie. Comment savoir s’ils apprécient les poils puisqu’ils n’en ont jamais vu ?
L’anthropologue Christian Bromberger le confirme dans son livre Trichologiques – Une anthropologie des cheveux et des poils, sorti en 2010, voici un extrait venant d’un article de La Tribune de Genève
Mais ce qui prévaut pour l’homme ne fonctionne pas pour la femme. La tendance chez ces dames est à l’extermination totale du poil corporel. Tant et si bien qu’une grande majorité de mâles de moins de 25 ans avoue n’avoir jamais connu, au sens biblique, de femme non épilée. Choix délibéré ou diktat de la mode, de la publicité, des hommes? Souci d’hygiène? Influence de la pornographie?
Ce qui signifie que pour les hommes nés après 1985, il y a réellement rupture avec ceux nés avant cette date : ils font partie de la génération n’ayant connu que des femmes a-poil.
Voici l’extrait d’un article datant de 2009 du site secondsexe.com intitulé Les poils au purgatoire, c’est une esthéticienne qui parle.
Elles me demandaient au départ cette épilation pour faire plaisir à leurs partenaires car l’idée les excitait, eux, terriblement. La première fois, elles venaient donc pour lui, aujourd’hui elles reviennent pour elles. Car comme elles disent toutes « L’essayer, c’est l’adopter! ». Elles se sentent plus douces, plus propres (image persistante du poil, c’est sale). Elles constatent aussi, pour leur plus grand plaisir, que leur sexe épilé attire les caresses et la langue. Car leurs partenaires se livrent à beaucoup plus de cunnilingus qu’auparavant. Cette année, on me demande de plus en plus de maillot intégral, c’est-à-dire sans un seul poil.
Je trouve pathétique que des femmes soient obligées de se raser intégralement pour que leur partenaire daigne faire un cunnilingus. Je connais plein d’hommes que les poils n’ont jamais gênés quand il s’agissait de donner du plaisir à leur femme. Cette obsession hygiéniste montre bien l’influence des publicités et l’atavisme qui associe les poils à l’impureté, la saleté.
Confirmation sur des blogs, en 2006.
C’est nettement plus agréable de faire un cunni ou une fellation à une personne épilée. Pas de cheveux sur la langue, moins d’irritation au visage.
C’est aberrant. L’irritation au visage, c’est possible si l’on est en pleine repousse, comme une barbe de 3 jours. Mais si on laisse pousser plusieurs semaines, ce sera très doux.
Par contre je suis vexée : un mec m’a constaté aujourd’hui « t’as des poils au cul »
Quel poète, cet homme. Mais lui aussi, il a des poils au cul, je pense. Quel est donc le problème ?
Ca me rappelle cette fille vraiment jolie à la piscine l’annee derniere. Je la vois de dos. Un maillot de bain remontant bien sur ses hanches, elle se retourne et là, l’horreur totale… La pilosité débordant complètement du maillot de bain, les dessous de bras dans le meme état. Les poils pubiens étaient longs, noirs, le vrai tablier de forgeron… Bon certains aiment, mais là il y a des limites tout de même… Ou alors je ne suis pas tolérant du tout.
Un éclair de lucidité à la fin de ce témoignage qui est à vomir. Parce que je préfère un corps naturel, je dépasse des limites ? Ce ne serait pas plutôt lui qui dépasse les limites en exigeant d’une femme qu’elle s’enlève les poils du corps ? Pourquoi tant de haine pour cette femme et de mépris pour ceux qui préfèrent le naturel ?
Suite à l’article dans « Le Monde » en 2005 (dont j’ai cité un extrait dans le chapitre sur la sexualité), Mademoisellek a posté ceci sur son blog.
Les poils de la femme font l’objet d’une censure universelle liée à la repression sexuelle feminine et la peur « inconsciente » de « ce continent noir » (comme disait Freud). Il est remarqué d’ailleurs que depuis que l’art existe, le pubis de la femme n’a été représenté que lisse et pur. On peut comprendre alors le scandale que suscita « l’origine du monde » de Courbet.
Le problème est que depuis la nuit des temps (et donc dans l’inconscient collectif) la toison pubienne a été gommée de toutes les représentations symboliques et artistiques (ô peché mortel), comme si la femme ne pouvait exprimer à travers sa toison sa part de sauvagerie et d’animalité (tout cela est tres subtil). Le diktat des pubis imberbes dans les films porno n’est que le pendant extrème de tout cela (femme objet, femme soumise).
Je souligne bien que je ne suis pas contre les pubis nubiles, chacune fait comme elle le sent pour se sentir bien dans sa peau ou pour être tel objet du désir de, satisfaire tel fantasme…
Si cela continue comme ça, viendra le temps où garder ma légère toison pubienne deviendra une affaire de rebellion et d’insoumission à l’ordre établi!
Selon moi, l’epilation totale témoigne justement de la peur du sexe feminin : « rase-toi, comme ca je vois où je mets ma queue, ton sexe n’est plus un mystère, il n’est plus sauvage, il est dévoilé, je le controle, je le possède, il est lisse et sage comme une image, une image d’epinal d’une petite fille sur lequel j’ai tout pouvoir… ». Et en cela, l’on comprend pourquoi l’epilation est souvent de rigueur dans les jeux SM…(et bien pire, dans le porno).
Bref je comprends que cela soit un fantasme, un rituel sexuel, un rituel hygiènique, mais « c’est ce mouvement de masse » qui me gene et que je tente d’analyser.
En 2006, la sexologue Jo Anne Baker australienne disait ceci
Personally, I think it’s unfortunate that many men equate beauty with what a girl of 14 looks like rather than the true beauty of a ripe woman who has natural body hair.Healthy female hormones lead to hair growth, which is raw, earthy and sexy. It’s a shame that our society indulges men their emotional immaturity.
Traduction : personnellement, je pense qu’il est dommage que tant d’hommes trouvent que la beauté doit être comme celle d’une ado de 14 ans au lieu d’aimer la vraie beauté des femmes qui ont naturellement des poils. Les hormones féminines en bonne santé génèrent la pousse des poils, ce qui est cru, grossier et sexy. C’est une honte que notre société incite les hommes à laisser libre cours à leur immaturité émotionnelle.
Tout le monde a entendu parler des « Monologues du vagin » d’Eve Ensler, voici un extrait qui démontre l’intransigeance et l’égoïsme d’un homme qui préfère le pubis rasé, on n’est pas loin du sadisme.
On ne peut pas aimer un vagin si on n’aime pas les poils. Bien des gens ne les aiment pas. Mon premier et unique mari les détestait. Il disait que ça faisait désordre. Que c’était sale. Il m’a fait raser mon vagin. Il avait l’air bouffi, tout nu comme celui d’une fillette. Mon mari, ça l’excitait. Quand on faisait l’amour, mon vagin ressentait ce que doit ressentir une barbe. C’était bon qu’on le gratte, et douloureux en même temps. Comme quand on gratte une piqûre de moustique. On aurait dit qu’il était en feu. Il avait des bosses rouges sanguinolentes. J’ai refusé de le raser de nouveau.
Puis mon mari a eu une liaison. Quand nous avons fait une thérapie de couple, il a déclaré qu’il allait voir ailleurs parce que je refusais de le satisfaire sexuellement. (…) Pourquoi je ne voulais pas satisfaire mon mari ? Je lui ai répondu que je pensais que c’était étrange. Je me sentais comme une petite fille quand je n’avais plus de poils en bas, là. Je ne pouvais m’empêcher de parler avec une voix de bébé, la peau s’irritait et aucune crème n’y faisait rien. Elle m’a répondu que le mariage était un compromis. Je lui ai demandé si le fait de se raser mon vagin empêcherait mon mari d’aller voir ailleurs.(…)
Cette fois-là, quand nous sommes retournés à la maison, c’est lui qui a rasé mon vagin. C’était comme si la thérapie lui avait valu un bon point. Il a fait quelques estafilades, et il y a eu un peu de sang dans la baignoire. Il ne l’a même pas remarqué, tant il était content de me raser. Puis Plus tard, quand il s’est collé contre moi, j’ai senti ses poils, piquants comme des épines, dans mon vagin tout gonflé. Il n’y avait aucune protection. Aucune toison.
C’est alors que j’ai réalisé que les poils ont une raison d’être – c’est la feuille autour de la fleur, le jardin autour de la maison. Il faut aimer les poils pour aimer les vagins. On ne peut avoir l’un sans les autres. De plus, mon mari n’a jamais arrêté d’aller voir ailleurs.
Dans le chapitre sur les hommes qui préfèrent la PF, on peut lire le commentaire d’une femme qui compare deux amants, l’un qui préfère sans poils et qui est intolérant si elle n’est pas parfaitement épilée et l’autre, qui lui conseille de laisser vivre ses poils.
Voici un article de Clara Lys, datant de 2008, intitulé pubis mon amour et qui montre bien tous les clichés sur les poils ou leur absence.
Ou comment une histoire de poils révèle notre profil sexuel.
J’avoue, mes poils pubiens, ils sont passés par toutes les phases. De la forêt amazonienne lorsque j’étais encore vierge à l’épilation intégrale à présent.
…
On choisit la forme qu’on veut (un coeur si ça nous chante), la longueur de poils qu’on préfère, on peut le percer (si, si), le tatouer et même, le teindre. En gros, il est loin le temps de L’Origine du monde de Courbet. Moi je dis, « montre moi ton pubis, je te dirai qui tu es ». Et même si c’est la partie de peau la mieux cachée de notre corps, les filles en parlent entre elles super naturellement : « et toi c’est quelle forme ? ». A force de conversations multiples sur le sujet avec des femmes de tout ages et tout horizons, je me suis dit qu’on pouvait donc établir un profil sexul selon la forme de poils choisi, mais oui.
Le choix du « tout naturel » : Tu sors avec un quinquagénaire, éduquée aux films pornos des années 70 ou les femmes portaient toutes très naturellement leur poils pubiens sans complexes. Pour toi, le sexe, c’est un truc un peu roots, un peu crade, un peu 1968 power, tu aimes les odeurs, les poils et le contact de la sueur. Alternative : tu es une coincée qui ne s’est jamais posé la question de l’épilation puisque tu couches tellement peu que « à quoi bon ? » (dans ce cas, nous nous demanderons si tu ne t’épiles pas puisque tu couches peu, ou si tu couches peu puisque tu ne t’épiles pas).
…
Le choix de l’isocèle : Tu as une sexualité développée, sinon, jamais tu t’emmerderais à faire un triangle bien proportionné avec tes poils de pubis. Tu as un certain goût pour l’exotisme et tu es dominatrice. Les mecs, tu les aimes plutôt soumis (forcément), plutôt basanés, et plutôt chauds du phallus. Entre deux margharitas (ta boisson favorite) tu as vécu des moments muy caliente, et tu en vivras encore quelques uns.
Le choix du « rien du tout » (aussi appelé « la moule à zéro »): Tu es une actrice porno. Si non, tu en as maté des dizaines, et les pubis imberbes sont devenus ta référence en matière de pubis sexy. Croqueuse d’hommes (bah ouais ça t’as inspiré tous ces films), tu niques à tout va et dans toutes les positions. « Anal, vaginal, buccal » font partis de ton vocabulaire quotidien, et tu connais le nom des hardeuses qui ont sorti un bouquin. Le sexe est pour toi tout aussi culturel et fascinant que la littérature. Ton style de mec, c’est juste le chanceux qui sera là au bon endroit et au bon moment, parce que quand tu as envie de sexe, ça n’attend pas. Alternative : Tu as 8 ans.
J’ai rarement vu autant de clichés. En gros, garder ses poils, c’est être rétrograde, c’est forcément avoir un partenaire de plus de 50 ans ou ne pas avoir de partenaire.
Mais même pour celles qui s’épilent intégralement, c’est abominable d’écrire des choses pareilles. La fin de la tirade est terrible « tu as 8 ans ». Je me demande s’il faut prendre ça au 36ème degré mais j’ai bien peur que cette personne ne l’ait écrit au 1er degré.
A noter le sujet de conversation entre filles « et toi, c’est quelle forme ? ». Il n’y a pas de quoi faire avancer la cause des femmes.
Encore un article plus récent, dans un journal belge, intitulé Customiser son sexe, c’est tendance
Aujourd’hui, le sexe s’habille de bijoux, de couleurs, de motifs… Il s’épile aussi. Ainsi, réservée il y a encore quelque temps aux actrices de films X, l’épilation intégrale des parties génitales est aujourd’hui largement pratiquée.
Plus qu’une mode, elle est aussi une source de confort et d’excitation.
En effet, caresses, pénétration, stimulations clitoridiennes ou vaginales, les sensations ressenties sur un pubis épilé sont nettement plus intenses et érotiques. La peau lisse et nue décuplerait les perceptions tactiles, en plus d’offrir une esthétique excitante.
L’épilation, source de confort ? C’est le monde à l’envers. Source d’excitation ? Ça dépend pour qui.
Un pubis de fillette qui offre une esthétique excitante ? C’est Fourniret qui écrit l’article peut-être ?
14. Les hommes qui préfèrent la PF
Ils semblent peu nombreux dans ce monde pilophobe mais si l’on creuse un peu, c’est plus compliqué. Il y a ceux qui ont toujours été attiré par les femmes naturelles, dès l’adolescence. C’est mon cas. A l’époque, je n’osais pas en parler, persuadé que c’était quelque chose d’anormal. Sans que personne ne m’ait rien dit, j’étais déjà imprégné de la pilophobie ancestrale. Grâce à Internet, j’ai découvert que ces hommes sont finalement assez nombreux. Il y a ceux qui ont connu des femmes épilées et qui rencontrent un jour une naturelle et pour qui, c’est la révélation. Il y a ceux dont la compagne s’épile, parfois pendant des années et ensuite, arrête de le faire. Ou alors, la compagne s’épile en été mais pas en hiver. On voit bien que la situation est complexe.
D’après les témoignages de nombreuses femmes qui ne se rasent pas les aisselles en hiver, leur compagnon ne s’en préoccupe pas vraiment. Il n’en parle pas, la plupart du temps, c’est une forme de tolérance. D’un autre côté, si l’on aime quelqu’un, on doit l’accepter tel qu’il est mais certains hommes mettent la pression en permanence pour que leur compagne soit mince, maquillée, habillée « sexy », épilée, en string, avec des hauts talons, etc.
Ceux qui revendiquent ouvertement l’attrait de la PF face à leur compagne ne sont pas si nombreux, les autres semblent s’en accommoder.
Début 2006, Nair, une firme de cosmétique a fait un sondage Ipsos sur l’épilation
Une des questions est particulièrement intéressante
«La réaction des hommes si leur compagne cessait de s’épiler»
« Et si demain la femme de votre vie décidait d’arrêter de s’épiler, quelle serait votre réaction la plus probable ? »
Cela ne vous plairait pas du tout : 57% chez les hommes de 15-25 ans, 42% chez les plus âgés
Cela vous serait égal ou vous amuserait : 43% chez les hommes de 15-25 ans, 54% chez les plus âgés
Il faut rester prudent avec les sondages, on peut interpréter de mille façons les résultats. Mais cette question prouve tout de même que les hommes ont une capacité d’adaptation, s’il s’agit de la femme de leur vie. On est loin de l’unanimité qui transparaît dans les médias.
Quand on évoque la PF en groupe, les réponses sont très différentes que quand on en parle en tête-à-tête. En groupe, il est très rare qu’un homme dise ouvertement « je suis pour que les femmes gardent leurs poils ». On va le taxer de fétichiste.
Quand on est en tête-à-tête, beaucoup d’hommes avouent être indifférents au fait qu’une femme soit épilée ou pas. Et beaucoup de femmes disent que pour elles, c’est une corvée dont elles se passeraient bien : ça fait mal, ça coûte cher, ça prend du temps, ça pollue puisque tous les produits dépilatoires sont très polluants, etc.
Donc, il y a deux discours, un public et un privé, c’est normal avec les thèmes tabous.
Dans un article sur le site de la BBC consacré à la PF, un homme a posté le commentaire suivant :
I love hairy women. I find it very natural and very attractive. Blokes I know feel the same so it’s so sad that many women feel the need to conform with peers instead of giving the men what they want – curvy, natural and hairy instead of thin, cosmetic and hairless. Dan, Cambridge, UK
Traduction : j’aime les femmes poilues. Je trouve que c’est très naturel et attirant. Des potes ressentent la même chose, c’est dommage que beaucoup de femmes sentent le besoin de se conformer aux habitudes d’autres femmes au lieu de donner aux hommes ce qu’ils désirent : des courbes, du naturel et des poils, au lieu de la minceur, des cosmétiques et le côté glabre.
En tant que féministe, je suis un peu choqué par la façon dont il parle des femmes mais dans le fond, il a raison.
Commentaire de yojimbobo sur un blog, en 2006
J’ai haï cet homme qui comptait les poils que je n’avais pas vu et pas pû enlever.
Comme j’ai aimé cet homme qui me disait de les laisser pousser en toute tranquillité. Qu’ils avaient le droit de vivre eux aussi leur vie de poils!
Ce commentaire est très intéressant. Il montre bien que celui qui préfère les corps glabres est impitoyable, il ne tolère pas que cette femme ait « oublié » l’un ou l’autre poil. Tandis que celui qui la préférait au naturel a suggéré qu’elle laisse pousser ses poils qui avaient aussi le droit de vivre leur vie. Je ne vais pas généraliser à partir du vécu de cette femme mais il faut bien constater que les hommes préférant le naturel sont souvent beaucoup plus tolérants que ceux qui préfèrent les corps glabres. Car quand on exige que l’autre se soumette à un rituel, il y a une part de violence dans cette demande.
Comme je l’ai dit plus haut, dans la tranche d’âge des hommes nés après 1980, la PF semble être quelque chose d’inconnu et du coup, à rejeter. Mais on ne peut généraliser, plusieurs hommes dans cette tranche d’âge avouent avoir une préférence pour les corps naturels.