Présentation

Avertissement :
Ce site est une collecte de centaines de documents que j'ai lus depuis 2001, lorsque j'ai commencé à m'intéresser à la norme du glabre. Je trouvais intéressant de partager ces écrits avec tout le monde car ce genre de site, parlant en profondeur de la norme du glabre, n'existe pas encore en français. Pour le dire autrement, ce site n'aurait pas de raison d'être s'il y avait un équivalent en français. Il n'y a pas non plus de livre qui traite de cette norme, même si les poils sont abordés dans plusieurs ouvrages mais sans l'angle de vue féministe. Il y a aussi des articles très intéressants sur des blogs féministes mais ils n'abordent pas tous les aspects de la question. Ce site a pour but d'informer les personnes intéressées par le sujet et en questionnement, et non pas de parler à la place des principales concernées. Dans la mesure du possible, j'ai relayé la parole des femmes en ne modifiant rien à leurs témoignages trouvés sur le web ou transmis directement par certaines femmes.

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Sur ce site, j'explique comment l'épilation (ou le rasage), une injonction misogyne issue de la répression sexuelle subie par les femmes pendant des millénaires, est devenue une norme intégrée.
Depuis au moins 2500 ans en Occident, les hommes interdisent aux femmes de garder ou de montrer les poils pubertaires qu'ils ont en commun (jambes, aisselles, pubis) car ils se sont réservés le droit d'arborer ces poils qui indiquent la maturité sexuelle. Et comme dans le même temps, ils étaient les seuls à avoir le pouvoir, leurs poils prenaient une dimension politique. Avoir des poils et les montrer publiquement signifiait être aux commandes.

Aujourd'hui en Occident, les lois permettent aux femmes d'accéder aux différents niveaux de pouvoir mais en pratique, les hommes détiennent encore majoritairement les rênes du pouvoir.
Voilà pourquoi cela dérange tant qu'une femme garde ses poils et pire, ose les montrer dans la sphère publique : inconsciemment, elle indique aux autres qu'elle revendique le droit au pouvoir, comme les hommes. Puisque dans l'imaginaire collectif en Occident, les poils sont associés aux hommes, à la "virilité", il y a transgression. Pour une femme, garder ses poils liés à la puberté et les montrer publiquement, c'est un acte militant, ce qui signifie que les poils ont une dimension politique.
En 2012, c'est encore plus vrai : des femmes ont été menacées de mort en Suède parce qu'elles osaient transgresser l'interdit en affichant leur pilosité sur Facebook. D'autres sont menacées de perdre leur emploi si elles ne s'enlèvent pas certains poils. Les poils des femmes sont plus que jamais un slogan antisexiste.
L'enlèvement des poils peut être une forme d'aliénation, de soumission aux diktats patriarcaux mais qui se cache derrière un vocable comme la mode, la pratique n'est presque jamais remise en question dans les médias et les inconvénients du rasage ou de l'épilation à la cire ou au laser sont nombreux mais volontairement omis lorsque le sujet y est abordé. Les conséquences sont désastreuses sur le plan esthétique, le jour où une femme décide d'arrêter l'épilation : il est pratiquement impossible de revenir à la pilosité originelle, preuve que la peau subit des dommages, l'épilation n'est pas un geste de "beauté" ou une façon de "prendre soin de soi" mais peut s'apparenter à une mutilation. S'enlever des poils du corps est une forme de jeunisme dans une société patriarcale, ce que le féminisme dénonce sans relâche.

La pilosité féminine a complètement disparu de la sphère publique depuis les années 80, c'est une censure qui confirme le tabou ancestral interdisant aux femmes d'afficher certains signes de maturité sexuelle. Il n'y a pas de libre choix de s'épiler ou pas à partir du moment où les poils féminins sont totalement absents des médias.
A celles qui pensent ne subir aucune pression et n'être soumises à aucune norme, voici une anecdote personnelle.
Il y a quelques années, un végétarien m'a dit «si tu manges de la viande presque tous les jours, c'est parce que tu n'as vu que ça autour de toi depuis ton enfance. Ton goût pour la viande n'est pas réellement ton choix mais un choix qu'on (tes parents, la société) t'a imposé». Je n'ai pas hurlé au «libre arbitre», j'ai très bien réagi à cette remarque et c'est vrai que je n'y avais jamais pensé. Je mange encore de la viande mais moins qu'avant et j'ai conscience que je ne suis pas vraiment libre d'en manger. Reconnaître qu'on est conditionné-e/ influencé-e par des normes ne fait pas de nous des êtres faibles. Au contraire, c'est justement avoir son libre arbitre en se disant qu'on sait qu'on subit des influences.
La publicité et les médias en général sont responsables en partie de ce monde "po-i-litiquement correct" mais il faut regarder au-delà pour bien comprendre le phénomène, dont les racines profondes remontent à l'Antiquité. Depuis que les industriels ont repris l'injonction à leur compte, l'épilation est devenue un gigantesque marché qui rapporte des milliards d'€ chaque année à l'industrie cosmétique, l'enjeu est devenu commercial.
Par facilité, j'utilise l'abréviation PF pour parler de la pilosité féminine.